Une scénographie vidéo - 3D
La scénographie du projet Erich Von Stroheim est un espace de 10 mètres d’ouverture. Les deux murs latéraux; le fond et le sol reçoivent de la projection vidéo afin de reconstituer un espace en 3 dimensions par les 4 projections synchronisées.
De plus, des avatars des comédiens doivent évoluer dans l’espace 3D et il est prévu des interactions entre les avatars et les comédiens.
Elaboration de la maquette
Il a été décidé suite aux réunions préparatoires à la résidence à la Chartreuse de réaliser une maquette physique du décor à l’échelle 1/3 afin de pouvoir prendre en compte l’ensemble des spécificités d’un tel dispositif en matière de vidéo, de 3D et aussi de lumière.
Les angles constitutifs du décor ont été calculés de manière à avoir un point de vue le plus large possible, car l’opération de faire coïncider un espace 3D vidéo “virtuel” avec un espace 3D qu’est le décor donne un point du vue unique. Il fallait donc qu’un gradin entier d’une salle de spectacle puisse voir la même chose.
Le travail avec les comédiens s’est ensuite fait devant une unique surface de projection, car il n’était pas possible de travailler avec un décor au tiers.
Il y avait donc deux zones de jeu :
la maquette pour composer les vues 3D, imaginer le travail avec la lumière, expérimenter des circulations et vérifier les synchronisations des 4 projections vidéo.
une projections de 7 mètres de base avec du tapis de danse blanc, comme un zoom à l’intérieur du décor pour pouvoir émuler la qualité immersive du dispositif final.
Un moteur de rendu 3D temps réel
Pour pouvoir se promener dans un tel décor vidéo en 3 dimensions, et manipuler des avatars par le biais de capteurs et/ou caméra tracking, il faut pouvoir accéder à tous les paramètres du moteur 3D. Il y a eu donc une étape de recherche du moteur 3D le plus adapté, et la solution s’est faite par l’intégration du moteur OGRE dans MAX/MSP/JITTER.
Ainsi nous avons pu profiter de la rapidité de calcul et la qualité d’affichage d’un moteur de rendu open-source utilisé généralement par des jeux tout en conservant la souplesse de Max/Msp/Jitter pour piloter ce moteur.
Du prototypage graphique
Le but du prototypage graphique avait pour but de valider la puissance du moteur de rendu 3D tout en définissant les limites en terme de définition des objets à modéliser.
Pour pouvoir manipuler un univers 3D en temps réel, le cahier des charges de la modélisation n’est pas le même que pour une scène calculée et ce sont des calculs que nous avons pu réaliser pour pouvoir optimiser les rendus graphiques et conserver une parfaite fluidité de la circulation vidéo.
Il a donc été question d’esquisses afin de rendre sensible l’espace 3D du décor ainsi augmentée par de nouvelles frontières variables.
Le dispositif technique final
Le dispositif technique à mettre en place pour un tel projet doit pouvoir répondre aux exigences du plateau en terme de réactivité tout en permettant d’exploiter au maximum cet univers infini qui s’offre au jeu.
Il est également primordial de penser un dispositif efficace en cas de tournée. Ce temps à la Chartreuse a permis des spécifications claires pour le dispositif finale tant en terme de scénographie que de programmation.
Un Dispositif interactif
Une caméra a été utilisée pour du camera tracking ainsi que des capteurs pour la première scène. Il y a eu une phase d’apprentissage très rapide de la part des comédiens qui ont su très rapidement jouer avec les capteurs.
Cette mise en place de camera et capteur intégrés s’est faite au sein de l’environnement de travail utilisé habituellement pour une mise en place rapide d’un dispositif temps réel dédié au spectacle vivant : tapemovie
L’interface de manipulation est très importante pour un tel instrument. Il faut pouvoir organiser la composition graphique en temps réel tout en assurant les répétitions dans le même temps, des interfaces développées sur le contrôleur multi-tactile Lemur ont été développées pour la manipulation lord de la présentation au public.