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synoptique de la régie son


capteurs pour Espaces

comment reprendre une scène, initialisation de chaque scène


esp_mise


HF ON = tranche HF console DEMUTE et fader à une valeur
HF OFF = tranche HF console DEMUTE et fader à -inf

esp_init


1) L'espace/intro (Perec)


esp_intro00


Noir salle

esp_intro01


(Merce en voix off/espagnol & portugais)

• Monter progressivement voix de Merce FADER1 < 97 max dans le blancs`
• arrivée de la voix de Christophe faire de même FADER2
... l’espace, c’est quand ça fait un angle, quand ça s’arrête, quand il faut tourner pour que ça reparte. Ça n’a rien d’ectoplasmique, l’espace, ; ça a des bords, ça ne part pas dans tous les sens, ça fait tout ce qu’il faut faire pour que les rails de chemins de fer se rencontrent bien avant l’infini.
• Monter FADER3 < 127 à la fin de la voix off de christophe
• A la fin du fade, petite respiration et

esp_intro99

qui déclanche esp_espace00 qui déclanche esp_page00
En lancant esp_intro99 on déclanche l'arrivée du scanner en vidéo

Scanner1


• Avant le début de la disparition du scanner à J

esp_espace01



2) Montage verbovisuel Espaces (Perec)

`
Repères uniquement visuels
• Merce marche sur le troisième pointillé, dans le mouvement

esp_espace02

• Merce arrive au coin des pointillés à C elle se touche le pied, dans le mouvement

esp_espace04

• Merce se met à 4 pattes

esp_espace06

qui déclanche esp_espace07
• Merce se couche sur le dos elle pose sa tête sur le sol, dans le mouvement

esp_espace05

• Merce se lève et pointe le ciel avec son doigt

esp_espace08

• Merce se dirige vers C jouer avec FADER3 et 4 sur mouvements rapides
• Merce se met sur un pied au coin à C puis sur mouvement de départ vers J

esp_espace09

• Ensuite jouer avec FADER 2 3 4 5 sur les mouvements de Merce tout en laissant le texte audible

Image

Scanner 2


La vidéo déclanche esp_scanner1_0 qui déclanche esp_page01 qui déclanche esp_espace99 qui déclanche esp_page-mus00

3) La page (Perec)


• Avant le début du texte de christophe, baisser FADER1 pour laisser son texte bien audible

L’espace commence ainsi, avec seulement des mots, des signes tracés sur la page blanche. Décrire l’espace : le nommer, le tracer, comme ces faiseurs de portulans qui saturaient les côtes de noms de ports, de noms de caps, de noms de criques, jusqu’à ce que la terre finisse par ne plus être séparé de la mer que par un ruban continu de texte.
• Les mots se lachent la vidéo déclanche
esp_page02
• une fois les mots lachés attention baisser FADER1 pour avoir un niveau plutôt faible

L’ aleph, ce lieu (…) où le monde entier est simultanément visible, est-il autre chose qu’un alphabet.

Espace inventaire, espace inventé : l’espace commence avec cette carte modèle qui (…) représentait, sur 60 cm2, quelque chose comme 65 termes géographiques, miraculeusement rassemblés, délibérément abstraits :
• DEBUT d'un long fade out sur FADER8
voici le désert, avec son oasis, son oued et son chott, voici la source et le ruisseau, le torrent, la rivière, le canal, le confluent, le fleuve, l’estuaire, l’embouchure et le delta, voici la mer et ses îles, son archipel, ses îlots, ses récifs, ses écueils, ses brisants, son cordon littoral, et voici le détroit, et l’isthme, et la péninsule, et l’anse et le goulet, et le golfe et la baie, et le cap et la crique, et le bec, et le promontoire, et la presqu’île, voici la lagune et la falaise, voici les dunes, voici la plage, et les étangs, et les marais, voici le lac, et voici les montagnes, le pic, le glacier, le volcan, le contrefort, le versant, le col, le défilé, voici la plaine, et le plateau, et le coteau, et la colline ; voici la ville et sa rade, et son port, et son phare…
• FIN du long fade out sur FADER8
• A la fin du fade (FADER8@0)

esp_page03


Simulacre d’espace, simple prétexte à nomenclature :
mais il n’est même pas nécessaire de fermer les yeux pour que cet espace suscité par les mots, ce seul espace de dictionnaire, ce seul espace de papier, s’anime, se peuple, se remplisse : un long train

esp_page-mus2

qui déclanche esp_page-mus21

de marchandises tiré par une locomotive à vapeur passe sur un viaduc ; des péniches chargées de gravier sillonnent les canaux ; des petits voiliers manoeuvrent sur le lac ; un grand transatlantique escorté par des remorqueurs pénètre dans la rade ; des enfants jouent au ballon sur la plage ; dans les allées ombreuses de l’oasis, un Arabe coiffé d’un grand chapeau de paille trottine sur son âne…

• La vidéo déclanche
esp_page04
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esp_page06
esp_page07

Les rues de la ville sont pleines d’automobiles. Une ménagère enturbannée bat un tapis à sa fenêtre. Dans les jardinets de banlieue, des dizaines de pépiniéristes émondent des arbres fruitiers. Un détachement militaire présente les armes tandis qu’un officiel ceint d’une écharpe tricolore inaugure en la dévoilant la statue d’un général.

Il y a des vaches dans les prés, des vignerons dans les vignes, des bûcherons dans les forêts, des cordées d’alpinistes dans les montagnes. Il y a un facteur à bicyclette qui grimpe péniblement une petite route en lacet. Il y a des lavandières au bord de la rivière, et des cantonniers au bord des chemins, et des fermières qui donnent à manger aux poules. Il y a des enfants qui sortent en rangs par deux dans la cour de l’école. Il y a une villa fin de siècle toute seule au milieu de grands buildings de verre. Il y a des petits rideaux de vichy aux fenêtres, des consommateurs aux terrasses des cafés, un chat qui se chauffe au soleil, une dame pleine de paquets qui hèle un taxi, un factionnaire qui monte la garde devant un bâtiment public. Il y a des boueux qui remplissent des voitures-bennes, des ravaleurs de façades qui installent un échafaudage. Il y a des nounous dans les squares, des bouquinistes le long des quais ; il y a la queue devant la boulangerie, il y a un monsieur qui promène son chien, un autre qui lit son journal assis sur un banc, un autre qui regarde des ouvriers qui démolissent un pâté de maisons. Il y a un agent qui règle la circulation. Il y a des oiseaux dans les arbres, des mariniers sur le fleuve, des pêcheurs au bord des berges. Il y a une mercière
• début fade out FADER8

qu relève le rideau de fer de sa boutique. Il y a des marchands de marrons, des égoutiers, des vendeurs de journaux. Il y a des gens qui font leur marché.

• fin fade out FADER8 @ 0
• une fois fade out fini

esp_page99


Les lecteurs studieux lisent dans les bibliothèques. Les professeurs font leurs cours. Les étudiants prennent des notes. Les comptables alignent des colonnes de chiffres. Les apprentis pâtissiers fourrent de crème au beurre des rangées de petits choux. Les pianistes font leurs gammes. Assis à leur table, méditatifs et concentrés, les écrivains alignent des mots.

Image d’Épinal. Espace rassurant.

• la vidéo déclanche l'apparition des lignes horizontales
esp_scanner2_0 qui déclanche esp_preporte01 et esp_porte00

Scanner3


4) Portes (Perec)


• Christophe se déplace doucement, Tracking actif, boooster slider sum sur lémur
• Christophe se stabilise à C, il regarde lécran

esp_portes01

qui déclanche esp_preporte02

On se protège, on se barricade. Les portes arrêtent et séparent.
La porte casse l’espace, le scinde, interdit l’osmose, impose le cloisonnement : d’un côté, il y a moi et mon chez-moi, le privé, le domestique (l’espace surchargé de mes propriétés : mon lit, ma moquette, ma table, ma machine à écrire, mes livres, mes numéros dépareillés de La Nouvelle Revue Française…), de l’autre côté, il y a les autres, le monde, le public, le politique. On ne peut pas aller de l’un à l’autre en se laissant glisser, on ne passe pas de l’un à l’autre, ni dans un sens ni dans un autre

esp_portes03

: il faut un mot de passe, il faut franchir le seuil, il faut montrer patte blanche, il faut communiquer, comme le prisonnier communique avec l’extérieur.
• Merce bouge dans tous les sens, lorsque qu'elle se retrouve à 4 pattes près de Christophe et qu'elle arrête de bouger

esp_portes99

qui déclanche esp_panoptique00

(…)
Il ne s’agit pas d’ouvrir ou de ne pas ouvrir sa porte, il ne s’agit pas de « laisser sa clé sur la porte » ; le problème n’est pas qu’il y ait ou non de clés : s’il n’y avait pas de porte, il n’y aurait pas de clé. (…)

• La vidéo déclanche les lignes
esp_scanner3_0

Scanner 4


• Lorsque le son commence à granuler et que les lignes sur le tulle tremblent

esp_panoptique01


5) Panoptique (Bentham)


• Lorsque le carré vidéo commence à se déplacer

esp_panoptique011


• Attention jouer sur FADER7 (voix de chrisophe pitché) et FADER1, niveau des sons panoptique

(…) Si l’on trouvait un moyen de se rendre maître de tout ce qui peut arriver à un certain nombre d’hommes, de disposer tout ce qui les environne, de manière à opérer sur eux l’impression que l’on veut produire, de s’assurer de leurs actions, de toutes les circonstances de leur vie, en sorte que rien ne pût échapper ni contrarier l’effet désiré, on ne peut pas douter qu’un moyen de cette espèce ne fût un instrument très énergique et très utile que les gouvernements pourraient appliquer à différents objets de la plus haute importance.

(…) Mais comment un homme seul peut-il suffire à veiller parfaitement sur un grand nombre d’individus ? Comment même un grand nombre d’individus pourrait-il veiller parfaitement sur un seul ? Si l’on admet, comme il le faut bien, une succession de personnes qui se relayent, il n’y a plus d’unité dans leurs instructions, ni de suite dans leurs méthodes.
On conviendra donc facilement qu’une idée aussi utile que neuve, serait celle qui donnerait à un seul homme un pouvoir de surveillance qui, jusqu’à présent, a surpassé les forces réunies d’un grand nombre.

(…) Comment établir un nouvel ordre des choses ? Comment s’assurer, en l’établissant, qu’il ne dégénèrera pas ?
L’inspection : voilà le principe unique, et pour établir l’ordre et pour le conserver ; mais une inspection d’un genre nouveau, qui frappe l’imagination plutôt que les sens, qui mette des centaines d’hommes dans la dépendance d’un seul, en donnant à ce seul homme une sorte de présence universelle dans l’enceinte de son domaine.
(…)Être incessamment sous les yeux d'un inspecteur,

esp_panoptique02

c'est perdre en effet la puissance de faire le mal, et presque la pensée de le vouloir.

• Top vocal vidéo pour l'appuyage du tulle

esp_panoptique03


• Une fois le tulle appuyé, baisser un peu le niveau FADER1 pour que ça ne soit pas trop prise de tête

• lorsque Merce met sa main sur la nuque de Christophe

esp_murs00


• Puis baisser FADER1 pour laisser un fond sonore

• HF ON @ -15

6) Murs  (Perec)


repères visuels
• Sur toute la scène, Merce va déplacer un tableau (vignette vidéo avec la tête de christophe), au fur et à mesure du déplacement monter FADER2 jusqu'à 127 lorsque le tableau est dans le coin J haut de l'écran

• la vidéo déclanche
esp_murs01

Je mets un tableau sur un mur. Ensuite j’oublie qu’il y a un mur. Je ne sais plus ce qu’il y a derrière ce mur, je ne sais plus qu’il y a un mur, je ne sais plus que ce mur est un mur, je ne sais plus ce que c’est qu’un mur. Je ne sais plus que dans mon appartement, il y a des murs, et que s’il n’y avait pas de murs, il n’y aurait pas d’appartement. Le mur n’est plus ce qui délimite et définit le lieu où je vis, ce qui le sépare des autres lieux où les autres vivent, il n’est plus qu’un support pour le tableau. Mais j’oublie aussi le tableau, je ne le regarde plus, je ne sais plus le regarder. J’ai mis le tableau sur le mur pour oublier qu’il y avait un mur, mais en oubliant le mur, j’oublie aussi le tableau. Il y a des tableaux parce qu’il y a des murs. Il faut pouvoir oublier qu’il y a des murs et l’on n’a rien trouvé de mieux pour ça que les tableaux. Les tableaux effacent les murs. Mais les murs tuent les tableaux. Ou alors il faudrait changer continuellement, soit de mur, soit de tableau, mettre sans cesse d’autres tableaux sur les murs, ou tout le temps changer le tableau de mur.
On pourrait écrire sur ses murs (comme on écrit parfois sur les façades des maisons, sur les palissades des chantiers, sur les murailles des prisons), mais on ne le fait que très rarement
• HF OFF
• Noir salle

esp_murs02

qui déclanche esp_murs99
• A la fin de la bande il y a un tramway qui passe juste après les crissement lorsque le son fait une espèce d'élévation donnner un top vocal à la lumière pour rallumer les services

7) La campagne / Du mouvement (Perec)


Repères visuels

On vit quelque part : dans un pays, dans une ville de ce pays, dans un quartier de cette ville, dans une rue de ce quartier, dans un immeuble de cette rue, dans un appartement de cet immeuble.

Il y a longtemps qu’on aurait dû prendre l’habitude de se déplacer, de se déplacer librement, sans que cela nous coûte. Mais on ne l’a pas fait : on est resté là où l’on était ; les choses sont restées comme elles étaient. On ne s’est pas demandé pourquoi c’était là et par ailleurs, pourquoi c’était comme cela et pas autrement. Ensuite, évidemment, il a été trop tard, les plis étaient pris. On s’est mis à se croire bien là où l’on était. Après tout, on y était aussi bien qu’en face.

On a du mal à changer, ne serait-ce que ses meubles de place. Déménager, c’est toute une affaire. On reste dans le même quartier, on le regrette si l’on en change.

• FADER8 @ 127
• Lorsque l'ombre de christophe quitte le champ de la caméra tracking

esp_adhechai00


• Lorsque Merce tombe une première fois

esp_chutee00

qui déclanche esp_adhechai01

ADHERENCE- CHAINE


• Merce entre dans le premier crop de la zone de tracking
j• ouer sur le sum du lémur, pour toujours avoir une bonne valeur de motion sum
•Merce bouge sur le dos, la suivre au sum du lémur
• Merce se met sur le ventre FADER1 @ 15
• Merce lève ses fesses une première fois puis Merce se remet sur le dos FADER1 @ 0
• Merce se remet sur le ventre et s'exite plus FADER1 @ 15 baisse un peu sum lémur
• Merce lève ses fesses une deuxième fois puis se remet sur le dos FADER1 @ 0
• Merce s'exite completement, elle se remet sur le ventre puis lorsqu'elle lève ses fesse une troisième fois pour se lever

esp_adhechai02

• une seconde plus tard

esp_adhechai03

• jouer sur le sum lémur pour ne pas plafonner
• La vidéo donnne un top vocal

esp_adhechai99



8) La chambre (Perec)


Habiter une chambre, qu’est-ce que c’est ? Habiter un lieu, est-ce se l’approprier ? Qu’est-ce que s’approprier un lieu ? A partir de quand un lieu devient-il vraiment vôtre ? Est-ce quand on a mis à tremper ses trois paires de chaussettes dans une bassine de matière plastique rose ? Est-ce quand on s’est fait réchauffer des spaghettis au-dessus d’un camping-gaz ? Est-ce quand on a utilisé tous les cintres dépareillés de l’armoire-penderie ? Est-ce quand on a punaisé au mur une vieille carte postale représentant le Songe de sainte Ursule de Carpaccio ? Est-ce quand on y a éprouvé les affres de l’attente, ou les exaltations de la passion, ou les tourments de la rage de dents ? Est-ce quand on a tendu les fenêtres de rideaux à sa convenance, et posé les papiers peints, et poncé les parquets ?

9) D’un espace inutile  (Perec)


J’ai plusieurs fois essayé de penser à un appartement dans lequel il y aurait une pièce inutile, absolument et délibérément inutile. Ça n’aurait pas été un débarras, ça n’aurait pas été une chambre supplémentaire, ni un couloir, ni un cagibi, ni un recoin. C’aurait été un espace sans fonction. Ça n’aurait servi à rien, ça n’aurait renvoyé à rien.
Il m’a été impossible, en dépit de mes efforts, de suivre cette pensée, cette image, jusqu’au bout. Le langage lui-même, me semble-t-il, s’est révélé inapte à décrire ce rien, ce vide, comme si l’on ne pouvait parler que de ce qui est plein, utile et fonctionnel.
Un espace sans fonction. Non pas « sans fonction précise », mais précisément sans fonction ; non pas pluri-fonctionel (cela, tout le monde sait le faire), mais a-fonctionnel. Ça n’aurait évidemment pas été un espace uniquement destiné à « libérer » les autres (fourre-tout, placard, penderie, rangement, etc.) mais un espace, je le répète, qui n’aurait servi à rien.
(…) Comment penser le rien ? Comment penser le rien sans automatiquement mettre quelque chose autour de ce rien, ce qui en fait un trou, dans lequel on va s’empresser de mettre quelque chose, une pratique, une fonction, un destin, un regard, un besoin, un manque, un surplus… ?

J’ai essayé de suivre avec docilité cette idée molle. J’ai rencontré beaucoup d’espaces inutilisables, et beaucoup d’espaces inutilisés. Mais je ne voulais ni de l’inutilisable, ni de l’inutilisé, mais de l’inutile. Comment chasser les fonctions, chasser les rythmes, les habitudes, comment chasser la nécessité ? Je me suis imaginé que j’habitais un appartement immense, tellement immense que je ne parvenais jamais à me rappeler combien il y avait de pièces (...) : toutes les pièces, sauf une, serviraient à quelque chose. Le tout était de trouver la dernière. (…)

(…) J’ai pensé au vague souvenir que j’avais d’un texte (…) dans lequel le narrateur découvre une pièce sans portes ni fenêtres ; j’ai pensé à des rêves que j’avais faits sur ce même thème, découvrant dans mon propre appartement une pièce que je ne connaissais pas…

Je ne suis jamais arrivé à quelque chose de vraiment satisfaisant. Mais je ne pense pas avoir complètement perdu mon temps en essayant de franchir cette limite improbable : à travers cet effort, il me semble qu’il transparaît quelque chose qui pourrait être un statut de l’habitable…

10) Déménager (Perec)


Quitter un appartement. Vider les lieux. Décamper. Faire place nette. Débarrasser le plancher.
Inventorier ranger classer trier
Éliminer jeter fourguer
Casser
Brûler
Descendre desceller déclouer décoller dévisser décrocher
Débrancher détacher couper tirer démonter plier couper
Rouler
Empaqueter emballer sangler nouer empiler rassembler entasser ficeler envelopper protéger recouvrir entourer serrer
Enlever porter soulever
Balayer
Fermer

Partir

• Merce et christophe parten en coulisse lointain C un objet métallique tombe Merce dit "aïe"

esp_quitter00


• La vidéo donne un top vocal

esp_marche00

qui déclanche esp_marche01 qui déclanche esp_quitter99

• HF ON @ -7
• baisser FADER8 @ 75 tout mettre en fond sonore

11) La marche sous l’eau (Michaux)


repères visuels

Je me trouve dans un bassin plein d’eau. D’abord pas bien profond, il va s’appauvrissant. J’y avance d’une marche égale. Simultanément l’eau monte. J’en ai jusqu’au cou; jusqu’au menton. Et moi de marcher et elle de monter. Elle m’atteint au-delà de la bouche. Elle me vient par-dessus la tête. Elle recouvre tout.
Et je continue toujours à avancer sous l’eau sans m’arrêter.
Il semble, oui, j’ai tout l’air de pouvoir me passer d’atmosphère, de cette fameuse atmosphère, dont (…) on nous a rebattu les oreilles sur sa prétendue nécessité, absolument indispensable à la vie.
Ah ! Ah ! Bien intéressant cela. Il ne faut pas, me dis-je, que j’oublie… que plus tard je ne sache plus ce qui m’est arrivé, car je sais – tiens, comment ? puisque j’ignore que je rêve – je sais qu’il y a risque que j’oublie comment je m’y suis pris. Comment, au fait, m’y suis-je pris ? quoiqu’il en soit, incontestablement, c’est réussi, ça marche.
Il semble que ce qu’il faut avant tout, c’est ne pas lâcher ou s’affoler, c’est prendre les choses avec calme, comme si ça ne faisait pas de différence, surtout au moment de la totale immersion.
Ça doit être ça, le secret.
Il ne me vient pas à l’esprit que l’eau devrait mouiller. Non, de cela pas question. Donc, pas de problème. Ni au sujet de mes habits, dont il n’a pas davantage été question, que je n’ai pas enlevés, qui n’ont pas dû spécialement s’alourdir. Je suis tout à mon affaire, si importante, qui est que je me passe d’atmosphère. Je n’en ai plus besoin. C’est continûment, sans accroc, que je m’en administre la preuve…

• Une fois que le quad image commene à se lever vers la fin du texte

esp_marche02

''qui déclanche esp_danstarue00
qui déclanche esp_danstarue01''

• monter FADER8 @ 127 une fois le texte fini

HF OFF

12) Dans ta rue (Michaux)


• une fois esp_danstarue01 finie, lancer

esp_danstarue03

• attendre 2 sec puis lancer

esp_danstarue04


voix off

Dans la rue, dans ta rue, dans la rue de tes représentations, de tes pensées à la volée (pensées : décharges d’humeur), dans la rue, sans pouvoir sortir, te croyant arrêté, assis ou étendu, immobile, te croyant dans une habitation, dans un refuge mais en réalité dans la rue, dans la rue depuis ton premier cri de nouveau-né découvrant ceci et cela, l’air, les pays et les langues et les personnes, recevant de tout, broyant n’importe quoi, faiseur d’inutile, voyant grand, agissant petit, faisant ménage hâtif avec ce qui se présente, concevant mal, croyant t’arrêter, te reposer, te terrer, mais toujours poussé en avant, avec l’Histoire, avec leurs histoires, dans la rue qui croise les leurs, qui en a croisé quantité, dans ta rue toujours, ah, c’est fini : ta rue ne va pas plus loin.

• HF ON @ -7
• FADER8 @ 60

13) Définition de la ville (Perec)


• La vidéo reçoit des top de christophe et nous les retransmet
ce la déclanche:
''esp_danstarue06
esp_danstarue07 qui déclanche esp_danstarue99 qui déclanche esp_defville00
esp_defville01
esp_defville02
esp_defville03
esp_defville04
esp_defville05''

Ne pas essayer trop vite de trouver une définition de la ville ; c’est beaucoup trop gros, on a toutes les chances de se tromper.
D’abord, faire l’inventaire de ce que l’on voit. Recenser ce dont l’on est sûr. Établir des distinctions élémentaires : par exemple entre ce qui est la ville et ce qui n’est pas la ville.
S’intéresser à ce qui sépare la ville de ce qui n’est pas la ville. Regarder ce qui se passe quand la ville s’arrête. (…)

Une ville : de la pierre, du béton, de l’asphalte. Des inconnus, des monuments, des institutions. Mégalopoles. Villes tentaculaires. Artères. Foules. Fourmilières ?
Qu’est ce que le cœur d’une ville ? L’âme d’une ville ?
Pourquoi dit-on qu’une ville est belle ou qu’une ville est laide ? Qu’y a-t-il de beau et qu’y a-t-il de laid dans une ville ? Comment connaît-on une ville ? Comment connaît-on sa ville ? (…)

Nous ne pourrons jamais expliquer ou justifier la ville. La ville est là. Elle est notre espace et nous n’en avons pas d’autre. Nous sommes nés dans des villes. Nous avons grandi dans des villes. Nus avons grandi dans des villes. C’est dans des villes que nous respirons. Quand nous prenons le train, c’est pour aller d’une ville à une autre ville. Il n’y a rien d’inhumain dans une ville, sinon notre propre humanité.

• HF OFF

• Christophe fait apparaitre son image

esp_icibas00

qui déclanche esp_defville07
• fade in FADER2 @ 57 (volumes du soundmass)
• Merce touche le bras à Christophe

esp_icibas01

• monter et descendre le FADER6 0-> 10-> 0

14) Ici là-bas (Laroze)


Voix off

Ici ou là-bas
l’ici de là-bas
ou le là-bas d’ici ?

parce que vu d’ici
là-bas a l’air mieux
mais vu de là-bas
ici n’est pas mal non plus
alors ici ou là-bas ?

et si là-bas
c’est mieux qu’ici
qui me dit que là-bas
je ne me sentirai pas comme ici
que là-bas ne deviendra pas plein d’ici
des ici amenés en moi là-bas
si loin d’ici
et qu’à force d’ici de là-bas
là-bas ne deviendra pas comme ici
et alors je n’aurai plus qu’à partir de là-bas
pour aller ici ou là
qui ne sera pas comme là-bas
ni comme ici
c’est du souci

et si à force de trop d’ici
de là-bas en là-bas puis en autres là-bas
saturés d’ici
je finis par revenir ici

qui me dit qu’ici
ne s’emplira pas de tous les là-bas
qu’ici ne deviendra pas
un immense là-bas
un là-bas si vaste
qu’il en viendra jusqu’ici
et qu’au final ici ou là-bas
j’en serai revenu
ce ne sera plus qu’un ici-là-bas
un ici de là-bas
et un là-bas d’ici

ici bas

vu de là- haut
c’est tout de même plus simple
il n’y a pas d’ici ou de là-bas
il n’y a que des ici et là
un seul espace qui donne le la

• Lorsque la ville explose monter FADER3 et 4 attention à garder la voix off audible
• baisser les FADER3 et 4 @ 15 lorsqu'on voit la terre
• puis fade in FADER5 et 6 @ 127
• puis fade out FADER3 @ 0
• HF ON @ -5


15) Sensation de base (Michaux)


Si on connaissait la sensation de base des autres, on serait toujours à l’aise avec eux. Ils se tiennent en effet de préférence dans certaines parties de leur être, n’occupant pas également la totalité de leur corps, mais seulement quelques places et positions privilégiées.
Cependant, même à eux, il leur manque de savoir, quoiqu’ils l’utilisent – aveuglément – où est leur centre, cette approximative base changeante, qui a ses habitudes, ses cycles, ses irrégularités, qui la rend quasi personnelle. Là où ils se retirent. Là d’où ils repartent pour irradier, centre mouvant peu sensiblement ou tout à fait insensiblement déplacé par des appels en relation avec des concentrations incessamment variant en silence dans un monde d’infimes se renforçant ou se freinant les uns les autres. Cette zone vague, mais forte, demeure assez particulière à chacun pour qu’un autre ne puisse la connaître, ni même la deviner, encore moins la ressentir. Propriété personnelle.

esp_sensbase01


Ah ! si on pouvait la trouver ! (…) Fini alors de jeter des bouteilles à la mer.

• Lorsque le carré de lumière disparait au dessus de Christophe

esp_sensbase99

qui déclanche esp_atomz00 qui déclanche esp_atomz01
• HF ON @ -5
• Avant que christophe parle FADER8 @ 40

16) Atome-Z (Boisnard)


1
La probabilité que deux animaux fixés en des régions opposées sur terre se rencontrent est proche de zéro
Même s’il s’agit d’animaux migrateurs
L’homme est-il un animal comme les autres
Le serait-il par intermittence, à certaines heures

Les 6 milliards d’hommes vivent dans le monde
Le monde n’étant pas la terre, cela ouvre des probabilités de rencontres qui n’existent pas sur terre
Le monde n’étant pas la terre
Le monde ayant des profondeurs qui en font une bande de möbius

suivre l'image qui part en rotation MONTER FADER1 et descendre FADER2 puis retrouver les valeures initiales à la fin de la rotation

Alors que les profondeurs de la terre donc du sol ne sont que
Crevasses, abîmes, vallées, falaises, puits, ornières,
Les profondeurs du monde sont des volumes et des plans et des strates et des lieux et des domaines

esp_atomz011


qui forment aussi des boucles

(...)
C’est parce que les profondeurs du monde ne sont pas des cavités comme les autres – celles de la terre
que les hommes ne sont pas des animaux comme les autres fixés à une région géographique du sol où ils sont inscrits

L’inscription chez l’homme ne dépend pas seulement de la terre
Même si au début il n’avait d’inscription que sur celle-ci
Même si au début l’homme n’avait pas découvert le monde
Et les 6 milliards de particuliers qui sont inscrits

esp_atomz012

dedans
Au-dedans du crâne qu’il n’avait pas découvert
Lorsque que Merce sort de derrière l'écran

esp_atomz02


2
Mais les profondeurs du monde humain ne sont pas que visibles
Elles sont aussi cachées
Ces profondeurs cachées sont par exemple les postes de radio, les téléphones, les télévisions, les ordinateurs reliés à Internet
Plus les profondeurs sont cachées moins elles ont à se déplacer
Moins elles ont à se déplacer plus elles permettent de déplacement
Elles permettent une jonction entre les points distants sur terre
Des points qui n’auraient jamais pu être reliés
autrement que par les combinaisons particulières permises par l’espace mille feuilles du monde

Car pour l’homme qui n’est pas un animal comme les autres (...)
Les lignes de ses déplacements ne sont pas forcément toujours inscrites
Elles sont dites alors librement accomplies

C’est parce que l’homme créé ses propres déplacements dans le monde
Et que l’homme n’est pas seul mais se subdivise en 6 milliards d’individus
• apparition du sol bleuté en vidéo

esp_atomz021


Que l’ensemble des mondes possibles
Est une expression
Qui a véritablement un sens pour l’homme

L’animal n’a pas de monde possible
Car sans monde il bondit du sol
Il a un sol qui est sur terre puis s’étend à l’infini sans qu’il y en ait de limites
(…)
• Lorsque Merce rejoint Christophe à l'avant-scène C, baisser FADER1 @ 30

Pour l’animal la terre n’a pas de limite car il ne se pose pas la question de savoir ce qu’il y a au-delà de son sol
Le rien de l’animal n’anéantit rien il donne
Il donne à l’animal le repos face aux questions
Qui tournent en boucle dans le crâne des six milliards d’hommes

• Lorsque Merce déclanche le Tracking monter FADER1 et jouer avec sur ses mouvement

3
Pour qu’il y ait six milliards d’hommes qui tournent en rond
il faut qu’il y ait un crâne qui se pose au centre
six milliards de crânes qui font tourner en boucle
six milliards d’hommes qui tournent en rond tout autour
du monde qui flotte dans la tête

C’est parce que les six milliards de particuliers tournent en rond autour du monde

Et que le vertige de la boucle de cette course en rond dans le crâne leur fait peur
Que pour guérir leur angoisse de ne savoir où commence la bande de möbius
Ils ont posé un début et imaginé une fin
• Merce sort de la zone de tracking, la vidéo déclanche esp_atomz03
• fade out le FADER2 @ 0 sur toute la reculé du sol

Mais la fin comme le début sont d’abord et avant tout des positions dans le crâne
qui dès la naissance s’est attaché à trouver un repère
Et le crâne a dit « papa / maman »
Et le crâne a dit « moi »
Et le crâne a pris la mesure de la distance nécessaire pour devenir un crâne pensant
Parce que l’homme n’est pas un animal comme les autres
L’homme a la pensée qui est une parole
Et la pensée c’est aussi le temps qui est l’histoire du monde
Qui tourne en boucle dans le crâne qui a atteint la pensée
• La vidéo se met à tourner, vidéo déclanche
esp_atomz031
•L'image se fige, La vidéo déclanche
esp_atomz04
•lorsque l'écran tombe, La vidéo déclanche
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• Lorsque l'écran est au sol

esp_atomz06

• HF OFF + MUTE
• ORDI CONSOLE MUTE

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17) Le monde - montage (Perec)


(…) Que peut-on connaître du monde ? De notre naissance à notre mort, quelle quantité d’espace notre regard peut-il espérer balayer ? Combien de centimètres carrés de la planète Terre nos semelles auront-elles touchées ?

(...) Le monde, non plus comme un parcours sans cesse à refaire, non pas comme une course sans fin, un défi sans cesse à relever, non pas comme le seul prétexte d’une accumulation désespérante, ni comme illusion d’une conquête, mais comme retrouvaille d’un sens, perception d’une écriture terrestre, d’une géographie dont nous avons oublié que nous sommes les auteurs.

18) L’espace (suite et fin) (Perec)


J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources :

Mon pays natal, le berceau de ma famille, la maison où je serai né, l’arbre que j’aurais vu grandir (que mon père aurait planté le jour de ma naissance), le grenier de mon enfance empli de souvenirs intacts…

De tels lieux n’existent pas, et c’est parce qu’ils n’existent pas que l’espace devient question, cesse d’être évidence, cesse d’être incorporé, cesse d’être approprié. L’espace est un doute : il me faut sans cesse le marquer, le désigner ; il n’est jamais à moi, il ne m’est jamais donné, il faut que j’en fasse la conquête.

Mes espaces sont fragiles : le temps va les user, va les détruire : rien ne ressemblera plus à ce qui était, me souvenirs me trahiront, l’oubli s’infiltrera dans ma mémoire, je regarderai sans les reconnaître quelques photos jaunies aux bords tout cassés. (…)

L’espace fond comme le sable coule entre les doigts. Le temps l’emporte et ne m’en laisse que des lambeaux informes.

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